dimanche 28 janvier 2007

Le Djurdjura

Tizi-Ouzou, le 28.01.2007

Notre 2e Hammam fut l’occasion d’une petite sueur froide. L’instant de quelques secondes, j’ai bien eu peur de payer pour les crimes coloniaux français. Les 125kg du masseur s’approchaient de moi avec un grand sourire et, juste à coté, son collègue sautillait gentiment sur le dos de mon voisin. Je commençais presque à me faire une raison. Tout s’est bien passé, et curieusement, il y a peu de rancune pour les années de guerre avec la France. (1954-1962) Les souvenirs sont encore très vifs, toutefois. Ici, une grand-mère avec des morsures de chien sur le bras (ou les stigmates de 14 jours passés en taule, simple interrogatoire au sujet de ses frères maquisards). Ou bien là, un village où il ne reste aucun édifice d’avant guerre (les français ayant pilonné le village au mortier) Ou encore, un village évacué en 2 heures, les habitants partant vivre dans les grottes toutes proches. (hier matin, il faisait 6°C dans le van, nul doute que l’hiver Kabyle a du laisser un bon souvenir à ces villageois) Ou enfin, le mode d’administration et ses relents d’apartheid.
Tous ces témoignages égrènent nos rencontres, sans rancune, avec toutefois un soupir quand vient la question de la reconnaissance. (ou plutôt de la non-reconnaissance de la France) Un soupir que vient attiser un texte sur les « bienfaits de la colonisation ». Cette loi passe pour une provocation de la part de Villepin et ses copains. Officiellement, en Algérie, la guerre a fait 1,5 millions de morts Algériens. Même si le régime du FLN a surestimé trois fois ce nombre, 500 000 morts ça reste un chiffre énorme, surtout pour un pays de 9 millions d’habitants. Hélas, je n'ai (à l'instant) aucun moyen de le vérifier. Pourquoi ce nombre est-il si facilement oublié de nos livres d’histoire ?

Nous voilà donc en Kabylie. Les habitants sont Algériens, mais avant tout Kabyles. Ils parlent donc le berbère, excellente excuse pour immobiliser nos progrès en arabe… Les Berbères étaient là depuis longtemps, puis sont venus les Mauritaniens, les Phéniciens, les Romains, Les Vandales, les Turcs, les Arabes, les Espagnols, les Français. Berbères et Arabes cohabitent maintenant dans le pays, mais les différences restent marquées, et les revendications nombreuses.

La Kabylie, c’est avant tout un pays de montagnes. Le Djurdjura est comme une épine dorsale où Mohamed et Aïssa nous emmènent faire un tour. Les quinquagénaires ont la forme, ici : 1900m de dénivelé et 10h de marche… Certains ne boivent que du vin et du café, décidemment il faudra repenser nos idées préconçues. D’ailleurs, ils avaient encore pleins de bonnes idées : aller voir un lac à 20kms, dormir sous un rocher, descendre dans une grotte etc … Courageusement, on s’est échappé et nous voilà de retour en ville, à Tizi-Ouzou.
A bientôt
Christophe, Philippe et Guillaume.
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Toute la petite troupe...
A la montée
Au sommet de la "main du juif"

Sur la route...

La descente vers Timarasse

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Alors !! Djurdjura, la kabylie, le pays, ça vous as plus ???
CA ME MANQUE !!!!!!!.